Comme «l'agent immobilier Moritz», nous sommes, dès les premiers mots, «agressés sans ménagement» par un narrateur véhément, qui ne nous lâchera pas avant de nous avoir dit tout ce qu'il a sur le coeur. Dès la première phrase, une interminable tirade hérissée de conjonctions qui se bousculent et d'incidentes emboîtées les unes dans les autres, tout est joué : ou bien nous lâchons prise, ou bien nous reprenons notre élan et nous ne pouvons plus nous arrêter avant la fin. Tout, alors, s'éclaire très vite : nous saurons tout sur Moritz et sa famille, sur les Suisses, nous saurons tout sur le narrateur et nous en saurons encore plus sur notre compte. Car plus il accumule à plaisir les détails sur son mal, plus sa voix furieuse devient universelle.